Pour ce nouvel (et dernier ?) opus de la prélogie X-men, Bryan Singer nous plonge dans les années 80 dans un déluge d'effets visuels pour un divertissement d'une efficacité redoutable. Et en plus y a Jennifer Lawrence...
L'histoire
Passons tout de suite sur les problèmes de cohérences entre les différentes trilogies et volets hors-série que le film tente tant bien que mal de résoudre pour faire le pont avec le premier film de 2000. L'action se passe en 1983 (même si jusqu'au milieu du film on n'a pas vraiment d'élément de pop culture visible) soit 10 ans après les événements de Washington, année qui voit le réveil du premier mutant de l'histoire enseveli depuis 5000 ans sous un tas de cailloux. Le gars un rien mégalo se met alors en quête des mutants les plus puissants du monde pour l'aider dans sa mission de... On saura jamais trop en fait. Pas mal d'axes sont développés sans vraiment trouver de conclusion, quelques trous dans le récit où on se demande bien ce qu'ils glandouillent au lieu de mettre leur plan à exécution, et voilà.
Les Personnages
Apocalypse recrute donc quatre mutants parmi les plus puissants du monde (un mutant de classe 4, deux de classe 3, je dirai pas lesquels) et... Angel. (??) Juste un connard avec des ailes, le personnage le plus crétinos de l'univers X-men, déjà ridicule dans l'Affrontement Final, et ici customisé en lanceur de couteau mexicain. Pas de trace de Pyro ou de Gambit qui auraient été autrement plus stylés.
Le grand méchant donc, Apocalypse, joué par Oscar Isaac, le Poe Dameron de Star Wars VII (je le précise parce que je me suis demandé tout le long du film où est-ce que j'avais déjà vu ces yeux-là), est bien mégalo comme il faut, sa puissance est bien marquée grâce à des effets de voix efficaces, il sait à peu près tout faire, il possède tous les pouvoirs sauf... quand
il s'agit de faire de avancer l'histoire par un twist scénaristique bien pratique, un peu comme si votre iPhone tombait bizarrement en panne de batterie à chaque fois que vous deviez commander un Uber vous plongeant du coup dans l'enfer de la recherche de taxi. A ses côtés, Psylocke... Voilà, aucun intérêt particulier, j'aime pas particulièrement l'actrice qui la joue, on sait pas d'où elle vient, ni ce qu'elle veut, mais certes...
Sinon, on retrouve avec plaisir d'anciens personnages de la première trilogie, mais en plus jeune, et leur traitement est plutôt intéressant. Jean Grey (sublime sous les traits de Sophie Turner) est bien exploitée, Cyclope est largement moins insupportable que le geignard de la trilogie
originale et Storm est plus intéressante pour son origin story que pour
son développement dans le film. Pour les anciens de cette trilogie, on a enfin droit à un Charles Xavier qui en impose, qui prend activement part au combat ; Quicksilver est absolument génial, bien mieux exploité que celui d'Avengers, très drôle, mais aussi plus profond que juste "le gars qui va vite" ; Mystique, élevée au rang d'héroïne pour tout une génération de jeunes mutants, reste plutôt en retrait dans ce volet, là où elle était plus central dans Days of Futur Past ; Magnéto, par contre, touchant au début du film se transforme en gigantesque tarlouse inutile au fur et à mesure du film. Il fait voler des trucs en métal, un peu d'abord, puis beaucoup, puis trop...
Les effets...
Et voilà où le bas blesse. On nous promet l'apocalypse, et comme dans l'Affrontement final ou
Civil War, on se retrouve encore avec 4 kikis qui se battent en duel. Pas
d'originalité dans les combats ou la mise en scène. Du coup, pour compenser, on détruit à tout va, plus c'est gros et plus ça passe. Sauf qu'aucune de ces destructions ne mène à quelque chose. Et puis Magneto fait voler des trucs, encore. Dans l'Affrontement final il faisait voler le golden gate, et à l'époque, ouais, "wahou". Puis, dans Days... il faisait voler un stade... bon, ok, déjà vu, mais encore sympa. Là, il décide de faire voler la terre entière, pour..... Ben pour aucune raison, pendant 20 minutes il détruit tout, New York, le Manhattan Bridge, sauf qu'on a déjà vu ça 1000 fois, et ça ne sert à rien. Il reste dans sa bulle magnétique à l'autre bout de la planète et rien de plus.
Au final, il y a trop d'informations visuelles, des séquences de destructions de masse
qu'on commence à connaitre par cœur et qui en plus sont inutiles au
récit, quelques incrustations sur fond vert toujours bâclées, et des décors qui n'ont plus rien de grandiose (à part la toute première scène) car mal filmées ou cadrées de trop loin pour qu'on s'y projette.
Musique
Les compositions de John Ottman sont sublimes, puissantes, mélodieuses, un peu de Beethoven et de Metallica entre temps pour un ensemble très cohérent.
Conclusion
Dans l'ensemble, tout comme dans Civil War,
c'est vraiment le traitement des personnages qui donne tout son intérêt
au film. Ils sont charismatiques (enfin, presque tous), avec des vrais
enjeux, des déchirements personnels et de vrais raisons de se battre, Mystique et Phoenix sont sublimes, et le scénario se déroule bien malgré quelques faiblesses. Je suis plutôt fan de la 3D dans l'ensemble (oui, je dois être le seul) et je trouve qu'elle fonctionne là aussi plutôt bien.
Sans être révolutionnaire, c'est un très bon divertissement, mais c'est plus la version de ce qu'aurait dû être l'Affrontement Final que l'Apocalypse annoncée.
Spoilers
A la fin, Magneto est redevenu pote avec Xavier, "oui, tu as finalement raison mon vieil ami", et il se barre les mains dans les poches... Sauf qu'il a quand même butté 10 gars suite à la mort de sa famille, sans compter les milliards de dégâts qu'il a engendré et les probables dizaines de milliers de victimes collatérales. Et ça choque personne ?
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